Contre les mesures d’économie décidées par l’état dans les CHRS

CONTRE LES MESURES D’ÉCONOMIE DÉCIDÉES PAR L’ÉTAT DANS LES CENTRES D’HÉBERGEMENT ET DE RÉINSERTION SOCIALE (CHRS)

Cinq fédérations d’associations saisissent le Conseil d’État

 Le Monde du 1/8/2019 page 11

 La quasi-totalité des 880 CHRS de France, qui accueillent près de 44000 sans-abris, ont décidé de réagir     (sous l’égide de 5 fédérations d’associations gestionnaires de ces centres). Le 25 juillet,  elles ont saisi le Conseil d’Etat pour contester un arrêté du gouvernement fixant les prix de journée plafond de ces structures : en moyenne 16 000 € par an et par place soit 44€ par jour !

Rappelons que les CHRS sont des structures d’accueil “les plus qualitatives ” ayant pour mission l’hébergement et l’insertion des publics vulnérables. Le problème bien sûr, c’est le coût de ces structures qui sont les plus chères,  si on les compare aux autres formules d’hébergement,  notamment les centres d ‘hébergement d’urgence ( seule mise à l’abri) .

Depuis 2018, l’État a engagé une “purge budgétaire” visant à économiser sur ce secteur 57 millions d’euros sur un budget global de 640 millions. Des coupes ont été opérées dès 2018 avec moins 20 millions et en 2019 avec moins 12 millions. L’incertitude prévaut pour les années 2020 et 21. Le plan “pauvreté” a atténué partiellement et, de manière temporaire, les restrictions.

Reste que pour les organismes gestionnaires des CHRS, des choix drastiques ont dû être faits, comme la fermeture de centres (comme le CHRS d’Ars sur Moselle), la suppression de postes d’éducateurs (l’ADSEAM de la Manche a perdu 2 postes d’éducateurs sur 8).

La diminution des prestations proposées (restriction sur les repas, produits d’hygiène, sorties, animations, etc. …) ont  pour conséquence au final une restriction des durées de séjour et des difficultés pour obtenir des prolongations.

Quand on connaît le public des CHRS, souffrant de nombreux problèmes de santé, on imagine combien le soutien est important pour remettre un “pied à l’étrier” à ces accueillis au travers de la présence des travailleurs sociaux, la mise en place d’ateliers de reprise d’activité, de recherche de logement, l’aide psychologique, l’assistance pour les demandes administratives, etc…

Une logique budgétaire semble prendre le pas sur une logique sociale, la plus-value apportée par les CHRS semblant être reléguée derrière d’autres préoccupations, les conséquences étant de voir apparaître une forme de “sélection des entrants au détriment des plus vulnérables comme les jeunes de 18/25 ans ou les sortants de prison au bénéfice de ceux disposant de ressources.”

Dès 2016, sous le quinquennat Hollande, une étude des coûts des CHRS avait été lancée faisant apparaître une grande disparité des structures et de leurs coûts.

Florent Guéguen, directeur général de la fédération des acteurs de la Solidarité, pensait qu’une harmonisation des coûts se ferait “par le haut” mais il déplore que la “convergence tarifaire” ne soit qu’un prétexte à faire des économies.

En réalité, ces prix plafond ne prennent pas en compte l’extrême hétérogénéité et singularité des différents CHRS, diversité des publics accueillis, des coûts immobiliers d’une région à l’autre, des types de prestations offertes, de l’ancienneté des personnels etc…

“Atherbea” gestionnaire en Pays Basque de CHRS est ainsi affectée par ces difficultés financières…

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/01/la-riposte-des-associations-contre-un-plan-d-economie-pour-les-centres-d-hebergement_5495509_3224.html

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