Etre bénévole au Point Accueil Jour

Une expérience enrichissante

Le PAJ BAB est ouvert 360 jours de l’année pour accueillir les personnes sans toit et/ou sans ressources, il ferme juste 5 jours pendant les Fêtes de Bayonne. C’est dans cet espace convivial  qu’elles peuvent trouver quelques services de base -café, collation, douche, lessive, coupe de cheveux- et surtout une écoute bienveillante, du respect, de la chaleur humaine et pour ceux qui le désirent du conseil et de l’accompagnement social. Pour assurer cet accueil, une cinquantaine de bénévoles se relaient une demi journée par semaine dans les locaux du PAJ, 14  rue Sainte Ursule à Bayonne près de la Gare.                       

Nous avons demandé, à un petit groupe d’entre eux, de nous raconter leur vécu, leurs motivations et la répercussion dans leur vie. Leurs parcours sont très différents et variés, mais qu’ils soient nouveaux dans l’engagement social ou militants aguerris, tous les bénévoles ont la certitude de vivre une expérience enrichissante qui donne sens à leur vie. Leurs témoignages convergent : ils sont obligés de sortir de leur zone de confort, mais l’expérience est toujours gratifiante.

M.C nous raconte : «J’ai eu accès à un « univers » dont je n’avais pas idée ! Les premières semaines furent déroutantes, hors des codes ordinaires, j’ai parfois été heurtée, bousculée et puis tout s’est apaisé et j’ai pu prendre la mesure de la richesse de ces rencontres avec les accueillis. Touchée par leurs histoires, leurs parcours, leur humanité, leur gentillesse pour la plupart et lorsque ce n’est pas le cas je sais que leur condition de vie en est sûrement responsable. J’ai beaucoup appris d’eux sur moi, j’ai élargi, entre autres, ma capacité à relativiser. J’ai beaucoup de gratitude à exprimer, je suis heureuse de vivre cette expérience de bénévole au PAJ qui me permet de faire « ma part » dans l’esprit de « La Légende du colibri » ».

K. SP  renforce cette idée d’enrichissement qu’apporte le bénévolat au PAJ : « L’accompagnement des personnes en galère, permet de faire sauter beaucoup d’apriori, de peur, de relativiser nos propres problèmes. Quand on les côtoie « par l’intérieur » on ne peut plus avoir le même regard. Ils nous donnent autant que ce que nous leur donnons. »

Et une troisième bénévole renforce cette affirmation d’enrichissement, de sens et de bonheur malgré les questionnements initiaux : « Dans un premier temps, ma réaction fut une mise en cause de ma capacité à côtoyer des personnes en souffrance et tout ce qui en découle. Comment savoir si j’en étais capable si je ne tentais pas l’expérience ? J’ai commencé « sur la pointe des pieds », puis très vite, toutes ces barrières que je m’étais mises sont tombées et j’ai pris plaisir à apporter soutien et chaleur à cette population rejetée, en manque de reconnaissance et d’affection. Avec cet engagement, mon regard sur « le monde » a changé. Chaque permanence me fait grandir et ces accueillis, qui dieu sait, pourraient se plaindre de leurs situations, de maux liés à leur mode de vie, me surprennent dans leur endurance et me donnent des leçons. La plupart sont d’une grande gentillesse et d’une grande bienveillance à notre égard, toutefois bien sûr, comme partout ailleurs, certains, très peu nombreux, montrent de l’ingratitude due essentiellement à leur perte de repères sociaux, mais donner est un choix qui n’attend rien en retour. Je suis heureuse d’avoir bousculé mon petit confort ! »

 

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